Le Ministre de la Santé Publique, Président du Comité National de Lutte contre le Sida, Dr MANAOUDA Malachie a présidé les travaux dans la salle de conférence de l’hôtel Djeuga Palace de Yaoundé.
L’activité tenait également lieu, ce mercredi 17 novembre 2020, de lancement officiel des activités de la 5ème édition du Mois Camerounais de lutte contre le sida et l’autotest de dépistage du VIH. En présence des membres statutaires dudit Comité au premier rang desquels le Représentant Résident de l’OMS, le Directeur Pays de l’ONUSIDA, le Ministre a déroulé l’agenda de la réunion dans son allocution d’ouverture. Il s’agissait en occurrence de quatre présentations portant sur le niveau de mise en œuvre des recommandations de la dernière réunion, les résultats du CNLS au semestre 1 de l’année en cours, le 3ème cycle du Nouveau Financement du Fonds Mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose en cours de validation et l’autotest de dépistage du VIH, bientôt en vigueur au Cameroun pour renforcer l’atteinte par notre pays des objectifs 95 95 95 de l’ONUSIDA en 2030.
Le Président du CNLS n’a pas manqué de souligner les faits majeurs qui ont marqués l’actualité dans le cadre de la riposte contre le sida au Cameroun en 2020. Il s’agit entre autres de (i) l’application de la mesure gouvernementale d’exemption de paiement direct des frais de prise en charge du VIH, (ii) de la mise en œuvre d’un plan opérationnel de lutte contre le VIH en situation de Covid-19, dont l’objectif est de minimiser le risque d’exposition du personnel, des patients VIH+ et de maintenir le continuum de soins et enfin, (iii) l’approbation par le Conseil d’Administration du Fonds Mondial d’un nouveau cycle de financement pour la période 2021-2023.
Malgré le contexte sanitaire mondial marqué par la pandémie du nouveau coronavirus, les performances n’ont pas été catastrophiques. La mise en œuvre du Plan Stratégique National 2018-2022 a imposé la poursuite du plan d’accélération de la thérapie antirétrovirale. Environ 1 213 251 personnes ont été dépistées au premier semestre de l’année en cours dont, 37 435 nouvelles PvVIH identifiées. Le taux de prévalence est estimé à 3,1%. Les régions du Sud et du Centre viennent en tête avec respectivement 5,9% et 4,1% de taux de prévalence. Les clients des Travailleuses de Sexe (TS) (30 050), les TS (27 239) et les HSH (16 112) ont été les plus touchés par le conseil dépistage volontaire. Les taux de séropositivités sont les plus élevés chez les HSH (12,7%), les TS (12,2%) et les TG (11,8%). 329 218 femmes enceintes dépistées pour 10 208 cas VIH+ (3,1%). Parmi les 10 208 cas VIH+, 815 cas VIH+ en retesting et 5 076 cas déjà connues VIH+. 5 régions enregistrent un taux supérieur à 4% : le Sud-Ouest (4,7%), l’est (4,6%), le Centre (4,5%), le Littoral (4,5%), le Sud (4,2%). Le programme a mis 30 061 personnes VIH+ sous traitement parmi les 37 435 personnes identifiées VIH+. Le taux de lien au traitement est supérieur à celui au premier semestre (78,1%) La file active est croissante malgré un léger relâchement en février et l’impact de la covid-19 à partir du mois de mars. En somme, 328 379 PvVIH sont sous traitement, soit 69,2% de PvVIH sous TARV parmi les identifiées par l’affirmation de la stratégie « test and treat » adopté par notre pays. Les examens de charge virale sont accessibles et disponibles. 91 940 PvVIH ont été dépistés pour la charge virale pour une suppression virale chez 73 264 soit 79,7%. En même temps, les activités de lutte contre la stigmatisation et la discrimination, de promotion de l’adhérence au traitement, le renforcement de la rétention aux soins des personnes sous traitement, réduire les cas d’échecs thérapeutiques et la résistance du virus continuent d’être le cheval de bataille du Programme.